Élodie Clouvel : ” Obtenir une nouvelle médaille, à domicile, avec ce nouveau format à 35 ans c’est inimaginable “

12 août 2024  //  
JO 2024  //  

La FFPM a eu le plaisir de s’entretenir avec Élodie Clouvel alors qu’elle répond à de nombreuses sollicitations suite à sa 2e place en finale des Jeux Olympiques de Paris. La Tricolore a obtenu sa deuxième médaille d’argent olympique après Rio en 2016. Une performance colossale après avoir lutté toute la saison pour se qualifier à cet événement unique en France.

 

Peux-tu nous décrire ce que tu ressens après avoir remporté cette médaille d’argent à domicile ?

C’est beaucoup d’émotion, je ne réalise toujours pas que j’ai une médaille olympique. Obtenir une nouvelle médaille, à domicile, avec ce nouveau format à 35 ans, c’est inimaginable. Je n’y croyais pas il y a quelques mois.

Quelles étaient tes sensations pendant la compétition ?

J’aurais aimé avoir un déclic sur le tir. J’ai tout donné en course, j’avais de très bonnes sensations. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour faire encore mieux (Élodie Clouvel a terminé à 9 secondes de la championne olympique Michelle Gulyas).

Je reviens sur le tir, tu as eu en demi-finale et en finale un premier tir compliqué, mais tu as ensuite tiré de mieux en mieux. Comment l’expliques-tu ?

J’avais trop de doutes sur les premiers tours. Je réfléchissais beaucoup trop. J’ai eu du mal à débuter mes Laser Run. Il a fallu que je me fasse peur pour rentrer dedans. Je me suis dit : ” Allez Élo fonce ! ” il fallait que je réussisse pour le public. Ensuite, je m’étais barricadé pour plus que personne ne me double. Je me suis laissé porter par les spectateurs (ils étaient 15000 en demi-finale et en finale à mettre une ambiance exceptionnelle), je n’avais plus de crainte, j’ai tout donné et j’ai réalisé mon record au combiné (11’32″35).

Tu viens de parler de ton Laser Run où tu as eu un très bon rythme de course assez impressionnant à observer en tribunes. Est-ce que tu avais des bons repères avant la compétition sur ton état de forme physique ?

J’étais en forme olympique. J’ai effectué une préparation sur mesure. Je suis arrivée au meilleur de ma forme le jour J. J’ai du pourtant effectuer toutes les étapes de Coupe du monde et les Championnats du monde pour me qualifier, à 35 ans ce n’est pas évident. Ces compétitions m’ont permis de me régler. Après les Championnats du monde, je savais comment arriver en forme aux Jeux Olympiques.

J’étais déçu de mes Mondiaux (éliminée en demi-finale) et de l’élimination de Valentin (Valentin Belaud est son partenaire dans la vie, il est double champion du monde individuel). Nos résultats étaient à oublier. J’ai coupé rapidement pour me ressourcer et repartir sur des journées d’entraînement avec des charges intenses (Élodie Clouvel était en stage avec le collectif INSEP à Font-Romeu et à l’INSEP pour la préparation finale).

As-tu eu le temps de profiter du moment présent pendant cet effort violent de 90 minutes ?

J’ai savouré du début de l’escrime où j’ai performé (260 points au Ranking Round) jusqu’à la fin ! Déjà avoir une médaille olympique est exceptionnel, mais alors deux… Huit ans après ma 2e place à Rio, j’ai retrouvé un niveau olympique. J’étais déçu de ma performance aux JO de Tokyo (6e) mais j’avais eu le Covid avant. À Versailles, l’atmosphère était différente, il y avait une telle énergie, ma famille, mes amis et toute la Team France Penta avec qui on a partagé des moments incroyables depuis un mois. J’ai une pensée pour Marie (Marie Oteiza a chuté en finale à l’équitation et a terminé 18e). On a partagé ses Jeux ensemble, on s’est encouragée. On rêvait de faire un podium aux Jeux Olympiques toutes les deux. Elle m’a soutenu dans ma décision de m’entraîner différemment il y a dix mois.

On a vu pendant tes trois jours de compétition un vrai échange entre toi et le public. Que peux-tu nous en dire ?

J’ai pleuré à la fin de mon pentathlon, j’étais trop émue de voir cette humanité, ce soutien des supporters. Il n’y a que le sport qui peut fédérer à ce point, c’était magique. Il y avait de l’amour, de la bienveillance, j’étais dans le partage. Cette énergie m’a porté.

Je suis obligé de terminer cette interview en te demandant : quelle sera la suite de ta carrière ?

Je vais déjà faire une pause (rires), j’en ai besoin. Je souhaite que ma famille s’agrandisse. Après, j’ai envie de faire une Teddy Riner (rires). J’ai envie d’essayer la nouvelle épreuve (l’obstacle qui est déjà présente dans les grands championnats dans les catégories de jeunes) ! Je me projette pour Los Angeles 2028, j’aurais 39 ans, si j’arrive à garder cet état de forme pourquoi pas !

 

On remercie Élodie Clouvel pour sa disponibilité et on félicite une nouvelle fois cette championne pour ce résultat incroyable !

 

Crédit photo : CNOSF/KMSP

 

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