Marie Oteiza a terminé 5e des Jeux Européens, il y a trois semaines en Pologne. La Landaise a décroché un quota nominatif pour les Jeux Olympiques 2024. Elle est à la fois “très satisfaite” de ce résultat mais un peu frustrée de terminer au pied du podium. La Fédération a pu s’entretenir mardi 18 juillet à l’INSEP avec la championne d’Europe individuelle 2018.
Bonjour Marie, on est plus de deux semaines après ta cinquième place aux Jeux Européens synonyme de quota nominatif pour les Jeux Olympiques 2024. Quelle est ton impression sur cette performance à froid ?
C’est toujours une très bonne chose de faite. Je suis très satisfaite de cette compétition et du résultat derrière, même si je fais cinquième le podium n’était pas si loin donc il y a un peu de frustration. Mais l’objectif de ces Jeux Européens était clairement de prendre un quota avant tout. L’objectif est rempli.
Après avoir franchi la ligne, ton impression était-elle différente ?
Sur le moment, j’étais vraiment mitigée également. C’était à la fois un gros soulagement de se dire que l’objectif était atteint, mais j’étais frustrée de finir 5e à quelques secondes du podium. On sait aussi qu’il n’y avait qu’un seul quota à prendre. Je suis contente pour moi, mais aussi déçue pour les autres qui ne prennent pas de quota et pour qui l’objectif était exactement le même, il y a des sentiments différents qui se mélangent.
Raconte-nous ces Jeux Européens, j’ai vu que tu avais été déçue de ton Ranking Round en escrime où tu excelles d’habitude. Tu étais 18e ex aequo avec 18 victoires et 17 défaites. Comment as-tu réussi à te remobiliser après l’escrime ?
C’est du pentathlon, ce sont des journées très longues, l’épreuve dans le nouveau format dure une heure et demie et durant cette période tout peut se passer. Même si l’escrime ne s’est pas avérée aussi forte qu’en temps normal alors qu’en effet c’est mon point fort, je sais quand même que j’ai une très bonne natation, une très bonne équitation, mon combiné revient petit à petit. Je devais juste poser le cerveau et arrêter de réfléchir pendant une heure et demie, il fallait se donner à fond puis voir le résultat ensuite.
Les Qualifications, le Ranking Round et la demi-finale se sont enchaînés en trois jours puis il y a eu une coupure de trois jours avant la finale. Mentalement, est-ce que c’était difficile à gérer ?
C’est très long trois jours de coupure entre une demi-finale et la finale. D’un côté, cela permettait de bien récupérer. Les demi-finales étaient très intenses, il y avait un niveau très élevé et dense, il fallait courir quasiment jusqu’au bout pour se qualifier, alors que certaines fois avec une meilleure escrime je peux me permettre d’un peu plus me relâcher sur les demi-finales. Cette fois-ci, je devais me donner à fond, car mon classement en escrime ne me permettait pas de gérer.
Dans l’autre sens, ce sont aussi trois jours où on peut cogiter. Il fallait être capable de gérer toutes ces émotions et de se préparer au mieux pour la finale en se réentraînant un peu.
Décris-nous ton programme depuis les Jeux Européens. Il y a eu une petite coupure et tu repars sur un cycle d’entraînement avant les Championnats du Monde.
Exactement, en rentrant des Jeux Européens on a eu une semaine de vacances. J’en ai profité pour rentrer chez moi dans le Sud. J’avais vraiment besoin de couper avec la compétition, cela faisait depuis le mois de décembre qu’on n’avait pas soufflé, cela m’a permis de me réoxygéner.
Depuis quelques jours, on a repris les entraînements. Jeudi, on part pour trois semaines de stage en altitude à Font-Romeu pour la dernière préparation avant les Championnats du Monde qui se dérouleront fin août.
Quel est ton objectif pour ces Mondiaux de Bath ?
Un podium évidemment ! Mais pour être plus précis, il faut que je continue ce travail de régularité. Depuis le début de la saison, je ne suis pas sortie du Top 10 des compétitions internationales, c’est assez satisfaisant. L’idée est de continuer à garder cette densité de résultats jusqu’à la fin de la saison pour que l’année prochaine je brille encore plus.
Merci Marie pour cette interview !
Les huit premiers des Jeux Européens obtenaient un quota nominatif pour les Jeux Olympiques 2024, un quota maximum était réservé par nation. Lors des prochains Championnats du Monde de Bath du 21 au 28 août prochains, les trois premiers des épreuves masculines et féminines décrocheront un quota nominatif pour Paris 2024.
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